Attaque massive DDoS

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De nombreux sites internet ont été perturbés par une vaste cyberattaque ce vendredi.

Une cyberattaque menée en plusieurs vagues a sérieusement perturbé le fonctionnement d’internet vendredi aux Etats-Unis, privant des millions de personnes d’accès notamment à Twitter, Spotify, Amazon ou eBay et soulevant les inquiétudes des autorités.

La liste des victimes a également inclus Reddit, Airbnb, Netflix et les sites de plusieurs médias (CNN, New York Times, Boston Globe, Financial Times, The Guardian…).

Aucun de ces sites n’était directement visé par les pirates. Ils s’en sont en réalité pris à la société Dyn, qui redirige les flux internet vers les hébergeurs et traduit en quelque sorte des noms de sites en adresse IP.

 

La première attaque, lancée à 11H10 GMT, a été suivie par plusieurs offensives successives à mesure que l’impact se déplaçait de la côte est des Etats-Unis vers l’ouest du pays. A 22H17 GMT, Dyn indiqué que l’incident était résolu.

Identité et origine des auteurs inconnue

En pleine recrudescence de la cybercriminalité, cette attaque a alerté les autorités américaines. « Le département de la Sécurité intérieure (DHS) et le FBI ont été informés et enquêtent sur toutes les causes potentielles », a indiqué une porte-parole du DHS.

Surcharger un serveur de requêtes

Quelle qu’en soit l’origine, l’attaque a mis en lumière les dangers posés par l’utilisation croissante des objets connectés, qui peuvent être utilisés à l’insu de leurs propriétaires pour bloquer l’accès à un site.

La technique de déni de service distribué (DDoS) utilisée vendredi consiste ainsi à rendre un serveur indisponible en le surchargeant de requêtes. Elle est souvent menée à partir d’un réseau de machines zombies (« botnet »), elles-mêmes piratées et utilisées à l’insu de leurs propriétaires.

« Ce n’est que le début »

« Ces attaques, en particulier avec l’essor d’objets connectés non sécurisés, vont continuer à harceler nos organisations. Malheureusement, ce que nous voyons n’est que le début en termes de +botnets+ à grande échelle et de dommages disproportionnés », prédit ainsi Ben Johnson, ex-hacker pour l’agence américaine de renseignement NSA et cofondateur de Carbon Black.
Des objets connectés et a priori totalement inoffensifs comme des machines à café ou des réfrigérateurs peuvent ainsi être utilisés par des pirates.

« Internet continue de se reposer sur des protocoles et une infrastructure conçus avant que la cybersécurité ne soit un problème », relève M. Johnson.

Selon James Scott, expert en cybercriminalité de l’Institute for Critical Infrastructure Technology, des attaques similaires ont été menées en décembre 2015 par des cyberjihadistes à l’aide de 18.000 appareils mobiles.

« Une vulnérabilité bien connue dans la structure d’internet »

Cette nouvelle attaque « trahit une vulnérabilité bien connue dans la structure d’internet », assure-t-il, ajoutant que sa « sophistication » et sa « précision » semblaient pointer du doigt un Etat comme la Chine ou la Russie.

Les attaques informatiques et autres actes de piratage sont déjà en pleine recrudescence aux Etats-Unis et dans les autres pays industrialisés.

Yahoo Mail a récemment reconnu que les données de 500 millions de ses utilisateurs avaient été compromises il y a deux ans. Plusieurs attaques ont également visé le secteur financier et certaines banques centrales, conduisant les pays industrialisés du G7 à adopter, mi-octobre, une série de règles de protection.